Part. 2
Comment juger de l’authenticité d’un Maître ?
Mais alors, comment peut-on juger de l’authenticité d’un Maître ? La seule possibilité est liée à ce qu’il enseigne : si son enseignement contient une cohérence et une logique, on peut au moins considérer qu’il répond au bon sens ; on peut également voir s’il tend vers ce qui est bien, beau ou juste. Tout en sachant que tout enseignement véritable est relatif et contingent, lié au temps, au lieu, aux personnes. Il est clair aussi qu’il ne s’agit jamais d’obéir en aveugle à un enseignement ou un Maître quelconque, même et surtout à ceux qui sont des Maîtres véritables. En revanche, il s’agit de comprendre que celui qui enseigne sait ce que vous ignorez, en tout cas peut le savoir, mais que son rôle ne doit pas dépasser celui d’un guide vers une connaissance qu’il a et que vous n’avez pas et qu’il est chargé de transmettre.
Un Maître véritable n’enseigne jamais rien qui aille à l’encontre du bon sens, au contraire : il vous aidera toujours à être le mieux intégré possible, aussi bien dans votre vie sociale et familiale que professionnelle. C’est d’ailleurs le principe essentiel de toutes les spiritualités véritables d’aujourd’hui : vous ne pouvez avancer qu’au contact des personnes qui vivent autour de vous, vous ne pouvez pas évoluer à un autre endroit que celui où le destin vous a placés : c’est là le lieu de votre expérience, le lieu de votre progrès, et surtout le lieu de vos épreuves, puisque les chemins abrupts enseignent que l’on n’avance réellement qu’à travers l’effort ou la souffrance.
Un enseignement en évolution constante
Il est bon, cependant, de se rappeler que l’être humain peut avoir dans l’univers une fonction qu’il
Une des caractéristiques de l’enseignement d’un Maître véritable est qu’il est en constante évolution. Cette réalité déplaît à beaucoup d’élèves, parce qu’ils n’ont ni la volonté ni l’intelligence de suivre cette évolution. Vous pouvez jeter un regard sur le sort de tous les enseignements qui ont été donnés à l’humanité : dès que le Maître disparaît, les successeurs sclérosent son enseignement. Ils veulent l’organiser, et par là, ils le tuent ! Souvent, ce processus débute déjà du vivant du Maître s’il ne veille pas de façon absolue à garder à son enseignement le bouillonnement de la vie, en le faisant continuellement évoluer, en le transformant et en y apportant continuellement quelque chose de neuf…
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La caractéristique d’un enseignement véritable est qu’il évolue sans cesse. Pendant un temps, il va dans un sens et on approfondit ce sens-là, on s’y attache, on croit même commencer à comprendre. Un jour, soudain, tout est balayé par le Maître, qui gomme le passé et passe à autre chose. Cependant, malgré tout, il reste toujours une constante, des bases inamovibles, et ce qui reste est ce qu’il y a d’essentiel et de vrai dans cet enseignement. Ce qui reste, ce sont les pierres qui, avec le temps, construisent le temple intérieur. Mais il est vrai aussi que tout doit être balayé constamment et qu’il ne faut jamais prendre la pierre qu’on pose pour l’ensemble du temple. Ce n’est qu’une pierre, et il faut pouvoir s’en détacher pour continuer à construire.
La caractéristique d’un enseignement véritable est qu’il évolue sans cesse.
Enfin, un Maître, même le plus grand des Maîtres, ne peut vous aider qu’à une condition : que vous ayez des oreilles pour entendre, entendre signifiant comprendre. Le simple fait de raconter vos soucis à quelqu’un vous permet déjà d’objectiver un peu votre situation, d’y voir plus clair. A plus forte raison quand vous pouvez en parler à quelqu’un qui a une vision plus profonde et plus objective. Mais même le plus grand des Maîtres ne pourra et ne voudra jamais vivre la moindre situation à votre place, ni prendre la moindre décision à votre place. C’est à vous de vivre votre vie ! Il peut vous aider à voir un peu plus clair, mais pas plus.
La plupart des chercheurs spirituels sont dans une mauvaise situation : chacun cherche et fait ses propres expériences, mais ce sont des recherches essentiellement intellectuelles, qui avancent dans l’obscurité, et elles ne mènent jamais à rien, ou alors il faut des vies et des vies pour entrer dans le champ de la connaissance véritable. Or, il suffit d’entrer dans ce champ par la seule connexion possible : un enseignement, une école ou un Maître vivant. Aucun chercheur errant ne peut découvrir la vérité. Ce chemin est déjà extrêmement difficile quand on est dans le champ, il est impossible en dehors. Le chercheur solitaire est condamné à la prison de l’ego, de la personnalité.
Il est vrai que les Maîtres morts sont les plus confortables. Les Maîtres vivants ne sont pas confortables parce qu’ils vous disent les choses comme elles sont. Surtout si vous leur avez demandé de vous dire ce qui ne va pas. Les Maîtres morts ont laissé des écrits, et vous pouvez les interpréter comme vous voulez et faire ce que vous voulez.
Le seul guide possible : un Maître vivant
La vérité est que nous vivons une étape difficile pour la Terre et ses habitants. Mais, pour certains, cette étape est une chance s’ils ne font pas partie de la majorité de ceux qui, sous prétexte de spiritualité, ne s’intéressent en réalité qu’à leur bien-être matériel. Notre époque est une chance de prise de conscience non seulement terrestre et écologique, mais aussi spirituelle. C’est une possibilité d’élargissement de la conscience dans un champ de conscience supérieur, à condition de ne pas se laisser entraîner dans les errements fantaisistes des “channelers” et des soi-disant esprits supérieurs qui s’expriment à travers eux.
Malgré tous ces errements et faux chemins, notre époque est extrêmement favorable à l’éveil, la réalisation et la libération spirituels de ceux qui s’y destinent. Pour cette minorité, le contact conscient avec la force de l’Origine dont tout vient et où tout retourne, peut devenir une réalité concrète à condition d’être guidé sur la voie spirituelle qui y conduit, mais pas par des esprits désincarnés ! Guidé par l’un des Maîtres vivants, qui a lui-même reçu cette guidance d’un autre Maître vivant. Au milieu d’un monde d’illusions, il existe aujourd’hui des enseignements appartenant à quelques rares voies spirituelles authentiques.
Un véritable Maître ne perd jamais de vue le but qu’il s’est assigné : conduire l’élève à la connaissance de soi et du monde (dans un enseignement véritable, ces connaissances sont indissociables), mais aussi le conduire vers la maturité. A notre époque, on croit être mûr à dix-huit ans et on le croit encore plus si on en a trente ou cinquante… En réalité, les hommes et les femmes réellement mûrs sont rares… Les gens continuent à porter en eux une forme ou une autre d’immaturité et même d’infantilisme, qui est la cause de la plupart de leurs tristesses, de leurs soucis, de leurs maladies aussi. Ils n’atteignent jamais l’équilibre intérieur que donne la maturité véritable. Le but du Maître est toujours de conduire l’élève à une maturité face à la vie et face à tout ce qui l’entoure, que ce soit dans le domaine familial, social ou professionnel, et il est vrai que ses méthodes peuvent sembler dures. Cependant, l’élève sérieux et persévérant dans sa recherche sait que, face à un Maître de ce type, il reçoit la chance la plus extraordinaire d’évoluer et certainement la possibilité la plus directe de dépasser toutes les illusions que donnent les voies faciles où l’on promet généralement la richesse, la santé, le bonheur… en un mot, le Paradis ! Le chemin véritable est abrupt, étroit et rocailleux et tous les autres sont des illusions.
Le chemin véritable est abrupt, étroit et rocailleux et tous les autres sont des illusions.